Il est courant de perdre sa concentration quand on travaille. Si les élèves et étudiants veulent gagner en efficacité, ils ont besoin d’adopter de bonnes habitudes de travail qui favorisent la concentration lors de leurs révisions.
Quatre clés favorisent la concentration lors des révisions :
Les espaces de travail désordonnés ne sont pas propices au travail et augmentent le risque de déconcentration. Mieux vaut débarrasser son bureau du fouillis et trouver des systèmes de rangement efficaces.
Les distractions potentielles peuvent être de plusieurs ordres :
Ainsi, si un élève travaille sur ordinateur, toute la difficulté réside dans le fait de se retenir d’aller sur Internet. Idem si le smartphone est à portée de main : il est plus que tentant de regarder les notifications régulièrement. Mieux vaut éteindre complètement les appareils électroniques, les placer dans une autre pièce si possible. Il existe également des applications qui bloquent le téléphone pour travailler (telles que BreakFree ou QualityTime).
Il est également possible de signaler d’une manière ou d’une autre le besoin de calme (par un écriteau sur la porte par exemple) et de mettre un casque anti bruit ou des bouchons d’oreille pour limiter les distractions auditives.
Il est important de faire des pauses régulièrement afin de maintenir la concentration. Les études en neurosciences ont montré que nous avons un temps limité de concentration. John Medina, auteur des 12 lois du cerveau, affirme que au bout de 10 minutes sur un même sujet et dans une même situation, le niveau d’attention diminue. Par ailleurs, dans la technique Pomodoro, les tâches sont découpées en plage de 25 minutes. En Finlande, les élèves ont droit à des pauses de 15 minutes toutes les 45 minutes.
Le plus efficace reste de s’observer afin de déterminer pendant combien de temps on est capable de rester concentré sur le travail en cours. C’est le moment où une pause s’impose :).
Le cerveau humain n’est pas multitâche. Il est conçu pour se focaliser sur une seule chose à la fois ; il traite cette information en lui donnant des formes plus élaborées, en la connectant à des informations similaires, en l’associant à d’autres informations et en consolidant toute cette activité neuronale pour produire des modifications structurelles durables.
Notre cerveau ne peut pas bien fonctionner en mode multitâche (par exemple, lorsque nous lisons un livre tout en envoyant des textos ou lorsque nous surfons sur le Net tout en parlant au téléphone). Quand on essaye de faire deux choses (ou plus) en même temps, chaque tâche sera effectuée de manière moins efficace.
Lorsque nous nous concentrons vraiment, il se passe trois choses dans le cerveau :
– d’abord, la zone cérébrale située juste au-dessus du tronc cérébral sécrète une substance chimique importante, l’acétylcholine, dans l’ensemble du cerveau ;
– ensuite, l’attention soutenue active des circuits spécifiques. Quand les neurones s’activent ensemble, ils se connectent ensemble ;
– enfin, l’acétylcholine qui baigne ces circuits activés travaille de concert avec un autre neuromédiateur libéré localement, le facteur neurotrophique dérivé du cerveau (connu sous le nom de BDNF, d’après l’acception anglaise du terme) pour optimiser l’expression des gènes impliqués dans la production des protéines nécessaires au renforcement des connexions neuronales.
La répartition de l’attention sur plusieurs tâches perturbe continuellement le cerveau et va à l’encontre des conditions nécessaires aux modifications synaptiques permettant l’apprentissage scolaire.
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Source : Aidez votre ado à apprendre: 80 techniques pédagogiques positives en images de Carol Vorderman (éditions Eyrolles)
Les collégiens, lycéens et étudiants reçoivent peu d’information sur les bonnes pratiques pour bien réviser et mémoriser à long terme. Certains points paraissent évidents (en classe – être attentif, faire les exercices demandés, prendre des notes, poser des questions – et à la maison – ne pas attendre le dernier moment, réviser au calme, éteindre les écrans pendant les révisions…).
Cependant, il arrive que, même en prenant ces précautions pour bien réviser, les résultats soient décevants en rapport avec le travail personnel et les efforts fournis. Cela est lié au fait que de nombreux élèves et étudiants se contentent de relire leurs leçons pour les comprendre et les mémoriser.
Les recherches en neurosciences proposent des piliers solides pour bien réviser :
Nous apprenons mieux quand nous espaçons les sessions de révisions dans le temps plutôt que quand nous les regroupons. Mieux vaut donc espacer les séances de révision et revenir régulièrement sur un même sujet pour le réactiver. C’est justement cet espacement qui entraîne des efforts (la mémoire “force” pour remobiliser les informations) et c’est précisément ces efforts qui assurent la mémorisation à long terme.
Par exemple, 1/4 d’heure par jour pendant 8 jours vaut mieux que deux heures en un jour.
Par ailleurs, la courbe de l’oubli montre qu’il faut convaincre le cerveau de ne pas effacer les informations importantes. Pour l’en convaincre, c’est à nous de jouer. Si on revoit le soir les notions travaillées en classe le jour même, le cerveau nous récompense en conservant l’information en mémoire pendant une semaine car il a compris qu’elle est importante. Si on réviser ces mêmes notions une semaine après, le cerveau se dit alors qu’elle sont vraiment importantes et les conserve pendant 1 mois. Enfin, si on les revoit une quatrième fois au bout d’un mois, les notions sont conservées en mémoire 6 mois.
Se tester comporte plusieurs avantages quand on cherche à bien réviser :
Se poser des questions à soi-même est biaisé quand l’information est encore dans la mémoire à court terme (c’est-à-dire le jour même du cours ou tout de suite après avoir relu la leçon). Tout l’intérêt repose bel et bien sur l’effort fait pour retrouver l’information dans la mémoire à long terme, sans support sous les yeux ni réactivation préalable.
Ces résumés peuvent prendre plusieurs formes :
Enseigner aux autres consiste simplement à expliquer aux autres (des camarades de classe, des amis, de la famille…) ce qu’on a compris et retenu. Nicolas Boileau, écrivain français, disait déjà au XVII° “Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément.”
Expliquer aux autres oblige à intégrer des informations, les résumer, les mettre en lien, les définir clairement et est un bon indicateur du niveau de maîtrise des concepts en question.
Ces liens peuvent être de plusieurs natures :
Cela suppose d’avoir un stock de connaissances suffisant pour pouvoir raccrocher les nouvelles informations à des éléments présents et compris dans la mémoire (d’où l’importance d’une bonne culture générale, d’un niveau de vocabulaire élevé et d’une bonne compréhension des chapitres précédents pour construire les nouveaux apprentissages sur une base solide).
Inventer des histoires à partir des éléments d’une leçon à mémoriser aide à se souvenir à long terme. Plus l’histoire est détaillée, personnelle, amusante, bizarre et exagérée , plus la mémorisation est efficace.
Des éléments de la leçon peuvent devenir des personnages et l’histoire peut être accompagnée de dessins ou bien d’un film mental.
Lire aussi : 8 techniques pour créer ses propres moyens mnémotechniques
La qualité de l’étape d’encodage (les toutes premières secondes d’apprentissage) est déterminante pour la réussite de l’apprentissage. Comment bien réviser ? En utilisant tous les sens pour retravailler l’information (juste relire n’est jamais suffisant !).
La qualité de l’encodage peut être assimilée au nombre de “poignées” qu’on peut utiliser pour accéder à une information. Plus les poignées qu’on crée au moment de l’apprentissage sont nombreuses, plus il sera facile d’accéder à cette information ultérieurement. Les poignées qu’on peut ajouter tournent autour du contenu, du moment et de l’environnement.
Par exemple, mixer autant de poignées que possible :
L’efficacité du procédé mnémotechnique connu sous le nom de “palais de mémoire” s’appuie sur la mémoire visuelle et les associations.
Cette technique s’appuie sur plusieurs principes de base :
Du moment que vous respectez ces principes (qui exploitent le fonctionnement de la mémoire), vous obtiendrez de bons résultats. Pour ne pas mélanger les infos, il faut que vous repériez ce que chacune a de spécifique et que vous mettiez en évidence les différences (voire que vous les exagériez). Mais tout ce processus demande du travail, de l’imagination et de la réactivation pour être efficace.
Lire : 6 étapes pour créer un palais de mémoire (mémoriser efficacement à long terme)
Les études en neurosciences ont montré que nous avons un temps limité de concentration. Au bout de 10 minutes sur un même sujet et dans une même situation, le niveau d’attention diminue. Dans les écoles en Finlande, les élèves ont même droit à des récréations de 15 minutes toutes les 45 minutes !
Ainsi, pour bien réviser, la technique de révision Pomodoro utilise la propension du cerveau à faire des associations pendant les pauses. Le cerveau a tendance à faire des associations et des liens entre des idées sans que nous y pensions. La technique Pomodoro permet de planifier des séquences de travail pour tirer parti des temps de pause lors des révisions. Des séances de 25 minutes sont systématiquement suivies de 5 minutes de pause. Ces pauses sont encore plus efficaces quand elles sont faites en mouvement. Des études ont montré que nous devrions bouger 1 à 2 minutes minimum TOUTES les heures d’éveil… et même danser !
Pour aller plus loin : Pomodoro : une technique de révision surprenante et efficace
Les personnes qui ont un état d’esprit fixe pensent que le niveau de l’intelligence est fixé à vie et que soit on a du talent, soit on n’en a pas.
L’état d’esprit fixe a tendance à nourrir le désir de paraître talentueux, synonyme d’absence d’échec et d’erreur.
L’état d’esprit fixe amène à :
Qui dit défi dit risque d’échec. Or l’échec prouve l’absence de talent. Donc les défis risquent de montrer au monde le manque de talent et d’intelligence.
Dans les croyances liées à l’état d’esprit fixe, il y a la croyance que ceux qui réussissent réussissent tout de suite. Devoir persévérer et faire beaucoup d’efforts signifie alors une absence de talent et d’intelligence.
Les personnes qui ont du talent et qui sont intelligentes devraient réussir sans avoir à faire d’efforts, dans la conception de l’état d’esprit fixe.
Les personnes à l’état d’esprit fixe ont tendance à considérer qu’à partir du moment où il y a critique, c’est qu’il y a un problème lié à leur talent ou leur intelligence. Leur vision est binaire et les critiques ne peuvent être envisagés comme des pistes pour progresser, apprendre et grandir.
Les autres sont vus comme des modèles impossibles à égaler. Dans la vision du monde liée à l’état d’esprit fixe, il ne peut y avoir qu’une hiérarchie des talents et un classement des intelligences.
Je ne suis pas intelligent.
J’ai échoué donc je devrais abandonner.
Si j’ai besoin de travailler autant, c’est que je ne suis pas si doué.e que ça.
Mes qualités de départ et mon niveau d’intelligence déterminent tout.
C’est inutile de continuer, je ne comprends rien.
Soit je suis bon.ne, soit je suis nul.le.
Je ne peux pas faire mieux que ça.
Je n’y arriverai jamais.
Il/elle est plus intelligent.e que moi.
C’est assez bien, je m’arrête là.
Je veux paraître intelligent, je ne dois pas trop oser au risque d’échouer et décevoir.
Je n’aime pas les défis.
Les personnes caractérisées par un état d’esprit de développement ont la croyance que le talent et l’intelligence peuvent croître avec des efforts, de l’entraînement et des leçons apprises des échecs et des autres. Ces personnes sont enthousiastes à l’idée d’apprendre.
L’état d’esprit de développement amène à :
L’état d’esprit de développement est marqué par la croyance qu’on peut toujours apprendre quelques des échecs et que les erreurs ont une fonction positive dans le processus d’apprentissage.
La persévérance est un trait caractéristique de l’état d’esprit de développement qui pousse à expérimenter, tester, explorer, apprendre comment surmonter les obstacles et atteindre les objectifs.
Les efforts sont justement ce qui crée le talent et ce qui nourrit l’intelligence. Les efforts permettent de trouver de nouvelles stratégies efficaces, de s’améliorer, de gagner en performance et en maîtrise.
Les critiques, bien que désagréables, sont vues comme des opportunités d’apprendre, de grandir, d’explorer de nouvelles pistes, d’avoir de nouvelles idées.
L’idée sous-jacente est que le succès des autres inspire plus qu’il ne menace. Il y a toujours à prendre et à copier chez les autres pour créer une approche personnelle, inédite, riche d’univers différents.
Je peux devenir plus intelligent.e avec des efforts.
J’ai échoué donc j’ai besoin de trouver une autre manière de faire.
C’est difficile et je vais persévérer.
C’est en essayant encore et encore que la compétence s’acquiert et que l’intelligence se développe.
Mes efforts et mon attitude font toute la différence.
Je ne comprend pas encore et je vais tout faire pour comprendre bientôt.
Je peux toujours m’améliorer.
Je crois en moi et je vais continuer à essayer et à utiliser toutes les ressources dont je dispose pour élaborer des stratégies efficaces.
Celles et ceux qui réussissent m’inspirent. J’ai beaucoup à apprendre d’elles/ eux.
Est-ce que j’ai fait de mon mieux ?
Je peux apprendre de mes erreurs pour m’améliorer.
Je veux apprendre et être vu.e comme quelqu’un de persévérant.
J’aime me lancer des défis à moi-même.
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Pour aller plus loin : Osez réussir ! : Changez d’état d’esprit de Carol Dweck (éditions Mardaga)
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